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Le Prénom
Un repas de famille fort mouvementé !
Face aux succès de la pièce de théâtre, les deux metteurs en scène (Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière) ont décidé de retrousser leurs manches et de prendre une caméra pour donner une nouvelle vie à l’histoire qu’ils ont inventée. Vincent, bobo parisien, attend à nouveau, pour la première fois, un petit garçon. D’humeur taquine, il décide de faire une petite blague à sa sœur, son mari et un ami de la famille. Malheureusement, les compères du soir ne vont pas beaucoup rire et le climat de la soirée va vite devenir électrique, notamment après l’arrivée de l’épouse de Vincent.
Alors que l’on pouvait s’attendre au pire et après une première demi-heure laborieuse, les ficelles du comique de boulevard apparaissent progressivement, au plus grand plaisir du spectateur. Le prénom n’est pas l’essentiel, une fois celui-ci révélé, le film peut élaborer différentes pistes et multiplier les caricatures, calambours et autres traits d’humour, le tout dans l’art du texte. Mais outre le sens de la répartie, les personnages témoignent d’une certaine émotion et nostalgie malgré leur stature stéréotypée, notamment grâce à Elizabeth interprétée subtilement par Valérie Benguigui. Même si la mise en scène est aux abonnés absents, ce qui est souvent le cas dans le théâtre filmé, l’innovation est ailleurs. Le duo Delaporte/ La Patellière a décidé de remplacer Michel Dupuis par Charles Berling, le personnage de Pierre devenant le meilleur ami d’enfance de Vincent, choix qui s’avère judicieux tant leur relation donne de la force et de la cohérence à l’ensemble.
Le film retranscrit ainsi parfaitement la douce folie qui peut accompagner les réunions de famille. Alors n’hésitez pas à venir participer au dîner, le dessert s’avérera fort gouteux. Et puis, mince, c’est quoi ce foutu prénom ?
C.
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Tout le microcosme cinéphilien est en émoi, les résultats viennent de tomber et il n’est pas question de politique ! La liste, encore plus attendue que celle de Laurent Blanc pour l’Euro, réserve comme chaque année son lot de surprises sur la Croisette. Découvrez ci-dessous les films en compétition, les long-métrages sélectionnés dans la section Un Certain Regard et enfin certains films qui seront présentés hors compétition.
Les films en compétition
Moonrise Kingdom de Wes Anderson
De rouille et d'os de Jacques Audiard
Holy motors de Leos Carax
The Paperboy de Lee Daniels
Cosmopolis de David Cronenberg
Amour de Michael Haneke
Killing Them Softly de Andrew Dominik
Lawless de John HillcoatVous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais
Sur la route de Walter Salles
La Part des Anges de Ken Loach
Mud de Jeff Nichols
In another country de Hong Sang-sooReality de Matteo Garrone
Taste of money de Im Sang-soo
Like Someone In Love d'Abbas Kiarostami
Dans la brume de Sergeï Loznitsa
The Hunt de Thomas VinterbergParadise d'Ulrich Seidl
Beyond the hill de Cristian Mungiu
Après la bataille de Yousry NasrallahPost Tenebras Lux de Carlos Reygadas
Un Certain Regard
Miss Lovely d'Ashim Ahluwalia
La Playa de Juan Andrés Arango
Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch
Trois Mondes de Catherine Corsini
Antiviral de Brandon Cronenberg
7 Jours à La Havane de Benicio Del Toro, Pablo Trapero, Julio Medem, Elia Suleiman, Juan Carlos Tabio, Gaspar Noé and Laurent Cantet
Le Grand soir de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Laurence Anyways de Xavier Dolan
Aimer à perdre la raison de Joachim Lafosse
Después de Lucia de Michel Franco
Mystery de Lou Ye
Student de Darezhan Omirbayev
La Pirogue de Moussa Toure
Elefante Blanco de Pablo Trapero
Confession d'un enfant du siècle de Sylvie Verheyde
The Day he chose his own fate de Koji Wakamatsu
Beasts of the southern wild de Benh Zeitlin
Les Films Hors Compétition
Une journée particulière de Gilles Jacob et Samuel Faure
Moi et toi de Bernardo Bertolucci
Madagascar 3 : Bons Baisers D’Europe de Eric Darnell, Tom McGrath etConrad Vernon
Hemingway & Gellhorn de Philip Kaufman
Ai To Makoto de Takashi Miike
Dracula 3D de Dario Argento
Roman Polanski, film mémoire de Laurent Bouzereau
The Central Park Five de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon
Journal de France de Raymond Depardon et Claudine Nougaret
Der Müll Im Garten Eden de Fatih Akın
Les Invisibles de Sébastien Lifshitz
A Música Segundo Tom Jobim de Nelson Pereira Dos Santos
Villegas de Gonzalo Tobal
Mekong Hotel de Apichatpong Weerasethakul
Thérèse Desqueyroux de Claude Miller
Rendez-vous très bientôt pour les critiques !
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Bellflower enflamme le cinéma indépendant !
Le projet de Bellflower trainait dans les tiroirs d'Evan Glodell depuis 2003. Après 7 ans de galère pour arriver au projet final et un budget quasi ridicule, le film fut présenté au festival de Sundance. Dans Bellflower réside une part de la magie du cinéma indépendant.
Le pari etait osé : scénario, réalisation et rôle principal pour Evan Glodell. Et c'est un pari réussi ! Le film dégage à la fois une certaine maturité couplée d'une audace juvénile. Premièrement, le pitch plutôt surréaliste : deux jeunes amis réalisent leur rêve d'enfant en construisant un lance-flamme ainsi qu'une voiture apocalyptique prénommée "La Medusa" mais la rencontre avec Milly, la blonde platine, va bouleverser les projets des deux amis.
L'ambiance du film et l'esthétique vintage, nous transporte dans une amérique où le temps semble s'être arrêté, attendant l'apocalypse... Les couleurs sont chaudes, les plans audacieux, tour à tour brutal et lent bousculant ainsi le spectateur et l'envoyant parfois dans les cordes. Il existe dans ce jeune cinéma de Glodell un romantisme profondement pessimiste laissant les personnages consumer le temps présent sans jamais faire allusion à un avenir radieux.
Mais qui dit oeuvre de jeunesse dit erreurs de jeunesse. Alors forçons l'indulgence au vu de la qualité du film. Passons les minimes effets de style moyennement maitrisé, et les quelques passages un peu trop lents.
Bellflower est un grand premier film, Evan Glodell est à suivre de très près. Voila tout !
B.B.
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Radiostars
De la Radio au cinéma, il n’y a qu’un pas !
Pour sa première réalisation, Romain Lévy a décidé de plonger le spectateur dans l’univers de la radio. Blast FM, tel est le nom de l’onde choisie. Radio n°1 de France, tout va bien pour la petite bande de la matinale, le Breakfast Club, jusqu’au jour où les auditeurs désertent. Devenue n°2, la bande est alors forcée par le Big Boss de partir à la reconquête du public grâce à une tournée dans la France profonde, une sorte de tournée du terroir.
Le spectateur devient alors le dernier membre de cette bande de joyeux lurons où la bonne humeur est le maître mot. Le réalisateur a cherché à créer une vraie bande de pote, le moindre que l’on puisse dire est que l’objectif est entièrement atteint. Les gags et les vannes fusent, l’ironie pointe son œil à de nombreuses reprises et les répliques cultes s’enchaînent, mention spéciale à Manu Payet dont le personnage est aussi pervers que drôle. Mais la force du film est qu’il n’est pas qu’une simple juxtaposition de blagues, l’émotion est aussi au rendez-vous, le tout accompagné d’une bande-son soignée. Chaque personnage est travaillé et représente une pièce du puzzle final, assemblage où l’imagination de Romain Lévy est débordante (en témoignent les différentes rencontres des protagonistes).
Comédie potache, road-movie, buddy-movie, film de potes, il n’est pas possible de classer ce long-métrage tant il explore différentes pistes avec réussite, au plus grand plaisir du spectateur. La radio, c’est bien, mais la radio au cinéma, c’est encore mieux !
C.
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Hunger Games
Un film qui nous laisse sur notre faim
Adapté du best-seller mondial de Suzanne Collins, Hunger Games relate le destin de Katniss Everdeen, jeune fille courageuse et hargneuse, plongée dans un futur proche, où la désolation et les ruines du monde passé sont désormais le quotidien. Les USA sont devenus Panem, nation divisée en 12 district spécialisés dans une activité particulière (agriculture, mines…); le Capitole, la capitale de la Nation où luxure et opulence règnent. Chaque année, par sanction pour une rébellion antérieure, chaque district doit envoyer deux jeunes ados combattre à mort dans un show télévisé, les Hunger Games.
Le pitch donnant l’eau à la bouche, on pouvait s’attendre à un grand moment, mais malheureusement le plat manquait de consistance. Même si le casting est à la hauteur – mention spéciale à Jennifer Lawrence, révélation de Winter Bones et future star– le film ne dépasse jamais son statut de film pop-corn pour teenagers. En voulant édulcorer le film autant que possible, en ne faisant que suggérer toute violence, Hunger Games manque cruellement de rythme et la réponse apportée par Gary Ross en dynamitant sa mise en scène par une caméra à l’épaule omniprésente n’est qu’illusoire. Là où Battle Royale n’avait pas peur de trancher dans le vif et là où le livre n’hésitait pas non plus à montrer la cruauté de cette histoire, le film dénature cette histoire en refusant la classification « déconseillé aux moins de 16 ans ».
Au final, il ne reste qu’un simple divertissement, quelques scènes intéressantes, un peu d’action … pas vraiment suffisant pour 2h22 de pellicules. On regrettera aussi l’absence de critique de l’univers dans lequel est transposée l’histoire, cette lutte des classes exacerbée, la violence banalisée et les abus de la télé-réalité. Le seul moment où le film aurait pu atteindre sa dimension politique (la rébellion du district 11), celle-ci est balayée aussi rapidement qu’elle est apparue.
Toutefois, la recette du blockbuster est bien maîtrisée : une grosse cuillère de grands décors, une bonne poignée de personnages stéréotypés, une pincée de romance, le tout saupoudré d’action et d’effets spéciaux mais l’assaisonnement rendra difficile la digestion. La volonté du studio et la quête financière l’ont emporté sur l’aspect cinématographique, dommage !
C.
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