• Sur la route de Walter Salles avec Garrett Hedlund, Sam Riley, Kristen Stewart, Tom Sturridge

    Sur la Route

     

    Une route bien fade

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    « Sur la Route » est certainement l’une des œuvres majeures de la littérature du XXème siècle. Pierre angulaire de la beat generation, l’ouvrage de Kerouac a inspiré bon nombre d’écrivains, d’où le caractère sacré qu’on lui concède. Considéré comme inadaptable, Walter Selles (metteur en scène de Carnets de voyages notamment), après avoir réalisé un documentaire sur la beat generation afin de comprendre la pléthore de protagonistes qui entourent le roman, a décidé de relever le défi.

    L’entreprise est louable mais le résultat est bien moins enchantant qu’on pouvait l’espérer et la déception sera grande, à la hauteur du mythe, chez les amoureux littéraires. Le véritable problème de cette réalisation tient en son rythme, beaucoup trop lent pour ne pas lasser les spectateurs. En refusant de s’essayer à traduire la prose cadencée et scandée de Kerouac, le tempo du film manque de vigueur mais aussi de vitalité. En effet, on a la fâcheuse impression qu’il manque une âme à ce projet, le réalisateur tombant dans le contemplatif au lieu de s’hasarder à s’approprier la matière première. Les pérégrinations des personnages s’enchainent, les rencontres se multiplient, mais la redondance qu’engendrent ces scènes empêchent l’émergence de toute émotion pour le spectateur, désabusé, par tant d’hermétisme. 

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    On se retrouve face à un cocktail sexe-drogue-jazz qui n’a que peu de saveur, la folie des personnages étant beaucoup trop atténué. Seul Garrett Hedlund, par son charisme, parvient à tirer le film vers le haut en le portant sur ses épaules. Son interprétation, tout en nuance, retranscrit allégrement la complexité et la personnalité trouble de Neal Cassady (Dean Moriarty dans l’adaptation).

    Walter Selles, s’il a opté brillamment pour une œuvre basée sur les personnages (refusant la simplicité de filmer les grands espaces américains pour placer sa caméra toujours au cœur de la voiture), a oublié d’apporter son point de vue, se comportant plus comme un admirateur qu’un metteur en scène. En voulant rester le plus fidèle possible à l’œuvre originelle, le réalisateur, commet l’irréparable en banalisant cette folle traversée dans un film fleuve dont les longueurs finissent par s’éterniser. Finalement, « Sur la Route » était peut-être bien inadaptable…

    C.


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