• Le jour où je l’ai rencontrée

     

    Une romance sans grande passion

    Avec un titre pareil, on pouvait s’attendre au pire de la comédie romantique mielleuse, sans d’autre ambition que de faire pleurer dans les chaumières, d’autant plus lorsqu’on s’attarde sur le synopsis : George (Freddie Highmore), adolescent intelligent et solitaire, réfractaire au travail, va croiser le chemin de la belle Sally (Emma Roberts), reine du lycée qui cache sa mélancolie derrière le masque de la popularité, le tout mis en scène par Gavin Wiesen, autrement dit un sombre inconnu.

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    Pourtant, à la sortie de la salle,  le constat est bien moins alarmant que l’on aurait pu imaginer. Même si ce film n’est pas touché par la Grâce, une certaine magie se dégage de cette relation entre les deux protagonistes. Tantôt amis, tantôt ennemis, le spectateur est témoin de cette rencontre aussi improbable qu’intense. Le réalisateur évite la plupart des clichés typiques de ces teen-movies et ajoute une touche de subtilité au sein de cette romance. Néanmoins, l’afflux de bons sentiments n’est pas loin de faire tomber le film dans l’overdose, impression renforcée sur la fin du long-métrage, la magie s’estompant pour laisser place à un certain ennui. Malgré tout, la performance des acteurs, les personnages bien dessinés et complexes malgré leur jeunesse et une bande son léchée permettent de sortir le film de sa banalité scénaristique. On regrettera toutefois que le film ne fasse que survoler les problèmes sociaux qu’il évoque.

    « Le Jour où je l’ai rencontrée » est sans doute exemplaire de l’essoufflement des teens-movies qui se revendiquent comme indépendants. Sans être une catastrophe, ce film disparaîtra des mémoires de manière aussi fugace que peut naître l’amour. Drôle d’ironie pour une comédie romantique !

     

    C.


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  • Bullhead

     

      Du cinéma Belge gonflé aux hormones 560_204375

     

    Film phénomène du cinéma Belge, ce dernier raconte le parcours de Jacky, un agriculteur impliqué dans le trafic d'hormone, dont il est lui même consommateur. Après l’assassinat du commissaire de Police chargé d’enquêter sur le trafic d'hormones, tout s’accélère, et le passé de Jacky resurgit.

         Dans un cinéma Belge parfois méconnu mais souvent reconnu, Bullhead et ses 20 nominations dans les festivals fait figure d'exemple. En dressant le portrait glaçant de réalisme d'une campagne froide et reculé, Michael Roskam fait baigner le spectateur dans un sentiment de tension extrême.   Le personnage de Jacky (Matthias Schoenaerts) par son agressivité prête à exploser à chaque instant, renforce cette tension. Mathias Schoenaerts réalise d'ailleurs ici, une performance d'acteur incroyable. Lentement, Bullhead vous enfonce dans les troubles du personnage, dont l'autodestruction constitue le seul fil conducteur, relayant ainsi l'intrigue policière au second plan.

         La camera brillamment maîtrisée, à l'image de la scène de la boite de nuit où l’esthétisme des couleurs et des effets captivent le spectateur, parfaire encore le tableau

    Pas toujours facile d'accès, Bullhead vous invite néanmoins à un voyage intérieur terrifiant, si vous l'acceptez.

    A.D


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  • Cloclo

     

    Plus d’appétit qu’un Baracuda ?

    Mode du biopic oblige, il fallait bien qu’un jour quelqu’un s’attaque au mythe Claude François. C’est Florent Emilio Siri (Nid de guêpes, L’ennemi intime ou encore Otage) qui a accepté de relever le défi. Décidant de traiter l’ensemble de sa vie, du jour de sa naissance à celui de sa mort, le réalisateur réussit un tour de force en maintenant un rythme soutenu durant les 2h28 du film.

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    Pour parvenir à ce résultat, il a décidé de confier le rôle principal à l’excellent Jérémie Rénier, transcendé par le rôle, accompagné de Benoît Magimel (acteur fétiche du réalisateur), méconnaissable en Paul Lederman et de Monica Scattini en Chouffa François. Pour répondre à la fougue de Claude François, Siri a opté pour une caméra en quasi mouvement perpétuel forçant le spectateur à suivre le rythme de l’idole des minettes. De plus, là où le film est aussi très pertinent, c’est qu’il n’est pas dans l’adulation, l’éloge naïf d’un personnage. En effet, Claude François est traité sans aucune complaisance, il apparaît comme un éternel insatisfait, instable, perfectionniste obsessionnel qui le pousse à agir tel un Big Brother.

    Ne tombant jamais dans la caricature, tout est montré, et qui plus est superbement, notamment le manque d’affection paternel, blessure jamais cicatrisée. Le travail sur la photographie est d’une grande qualité, notamment les scènes en Egypte ou encore dans les moments où Jérémie danse au ralenti sous le feu des projecteurs, rompant avec le déchaînement des filles en furie. L’homme n’existe que sur scène, adulé, il est heureux; dans l’envers du décor, il ne fait que survivre pour trouver un bonheur qui ne pourrait exister que dans la perfection. Lorsque les paillettes tombent, il ne reste plus qu’un homme dans la peur, lorsque le générique tombe, il en reste un film bien plus grand qu’un simple biopic.

    Faire renaître de ses cendres, Claude François pouvait paraître impossible. Pourtant, ce film en plus de ravir les fans du chanteur ravira les amoureux du 7ème Art. Les filles défilent, sa vie aussi, les paillettes tombent, les souvenirs restent, Claude François est devenu un mythe, ce film est à sa hauteur.

    C.


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    My-Week-With-Marilyn  My week with Marilyn

    Pou Pou Pidou !

     My week with Marilyn c'est : un scénario délicat à adapter, une icone du cinéma pour laquelle il s'avère difficile de lui redonner vie à l'écran, tant le mythe autour de Marilyn perdure encore de nos jours et c'est aussi un casting d'une qualité qui ne sert pas particulièrement le film.

    Alors comment expliquer toutes ces nominations ? ( Oscars, Gloden Globe, BAFTA etc.) Les raisons peuvent être semblables au Discours d'un Roi : le film se passe en Angleterre, à une époque qui peut forcer la nostalgie, du glamour, des bons sentiments, une absence de réelle esthétique. Bref, tout ce que le public américain moyen tend à apprécier.

    La mayonnaise a du mal à prendre. Le rythme est relativement mou. Colin Clark, le personnage principal, dégage une certaine niaiserie qui ne le rend que très peu

    attachant. A noter aussi le retour d'Emma Watson, fraichement sortie de Poudlard, qui se voit attribuer un second rôle fade et effaçé. Dommage...

    Reste l'intépretation magnifique de Michelle Williams, jouant une Marilyn perdue, successivement froide, attachante et chaleureuse. Marilyn va perdre de son glamour pour faire resortir sa véritable nature : une femme rongée par le doute. Ici réside donc la seule force du film : on a le béguin, en même tant que Colin, pour la sublime Marilyn.

    Simon Curtis rend qu'un tiède hommage à Marilyn Monroe et laisse le spectateur dans un navire brisé mais qui ne coule pas pour autant.

    B.B.


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  • Les Adieux à la Reine

     

    Des bombes à Versailles !

    Voici le casting le plus glamour qu’ait connu le cinéma français depuis longtemps : Diane Kruger, Léa Seydoux et Virginie Ledoyen réunies au sein du même film. Surprise, Benoit Jacquot, le réalisateur, a décidé de les envoyer au château de Versailles sous le règne de Louis XIV. Alors forcément, on commence à imaginer les fameuses soirées de la Cour, avec des gens peu vêtus dansant et s’éprenant sur des airs de Johann Ernst Bach. Désolé pour toi, jeune homme en rut, mais cette scène n’arrivera jamais, l’histoire se déroulant en Juillet 1789, période peu propice pour festoyer.

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    Outre cette déception, seule et unique du film, les 1h40 du film se transforment en une leçon de cinéma. Diane Kruger excelle en Marie-Antoinette, Léa Seydoux émerveille en fidèle servante de la reine, les deux accompagnées de seconds rôles tous plus parfaits les uns que les autres (mention spéciale à Xavier Beauvois en Louis XVI, il fallait y penser !). Néanmoins, la réussite de ce film ne se résume pas à la prestation de ses acteurs, le travail de Benoit Jacquot étant d’une rare qualité, le tout agrémenté d’un scénario à la hauteur de l’évènement. Aidée de nombreux décors, la retranscription de l’époque est superbement réussie et l’excellente mise en scène trouvera son point d’orgue dans la scène du face-à-face entre la Reine et sa confidente interprétée par Virginie Ledoyen.

    Aucune fausse note à relever, longue vie au Roi et à la Reine !!!

     

    C.


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