• La Cabane dans les bois

     

    Un film plus innovant que terrifiant

    Drew Goddard, fidèle scénariste de J.J. Abrams, et Joss Whedon, nouveau Dieu d’Hollywood depuis le succès colossal de ses Avengers, se sont retrouvés sur ce petit film d’horreur, le premier à la réalisation, le deuxième à la production, le scénario ayant été écrit à quatre mains. Alors qu’en règle générale, ce genre cinématographique pâtit d’un manque d’originalité et d’ambition, ce long-métrage rompt avec la monotonie ambiante en multipliant les trouvailles.

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    Partant d’un postulat classique, 5 jeunes amis partant passer le week-end dans une cabane isolée, les deux hommes parviennent à renouveler le genre en s’amusant avec les codes existants. Tout l’intérêt de ce projet tient en la multitude de degrés de lecture que propose le scénario. Sans rien dévoiler de l’intrigue principale, on comprend très vite que tout ce qui arrive aux protagonistes n’est pas fortuit. Conçu comme une série Z assumée, le réalisateur s’amuse à démystifier certains codes et à se moquer des incohérences que l’on retrouve dans le cinéma d’horreur (singulièrement, dans la scène où les jeunes décident de se séparer). Métaphore du spectateur, certains personnages vont occuper une place prépondérante dans ce long-métrage et vont permettre de transporter l’intrigue dans de nouvelles dimensions, notamment dans une critique acerbe de la téléréalité (qui manquait à l’adaptation d’Hunger Games) mais aussi aux croyances dévolues et irréfléchies.

    Ne cessant de nous surprendre, La Cabane dans les bois relègue, rapidement, le côté épouvante-horreur au second plan pour se concentrer sur un slasher aux relents comiques, de nombreuses critiques et mises-en-abîmes en filagramme. Si le spectateur peut se retrouver dérouté face à ces différentes surprises, il n’en reste pas moins un métrage ingénieux qu’on n’attendait pas autant pamphlétaire.

    C.


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  • American Pie 4

     

    Vous reprendrez bien de la tarte ?

    13 ans déjà que l’on découvrait pour la première fois  les Jim, Oz, Stifler et compagnie, qui allaient nous permettre de découvrir les occupations délirantes de la jeunesse américaine. Complètement déjantée et intelligemment drôle, le premier American Pie avait permis de redynamiser les teen-movies et allait être à l’initiative d’un renouveau de la comédie américaine avec nombre de films qui reprendront le postulat de départ (une bande de loosers cherchant à se dépuceler à tout prix), avec plus ou moins de réussite. Après des suites et spin-off pas à la hauteur de la matière originelle, on attendait beaucoup de ce retour aux sources, peut-être un peu trop…

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    En effet, pouvait-on vraiment être rassasié après tant d’années d’absence ? Pourtant, les réalisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens, tout le casting original étant de retour (certains pour une dizaine de secondes seulement, notamment Nadia (Shannon Elizabeth)) et les références aux épisodes passés et péripéties rencontrées étant foison. Pour autant, même si certaines blagues sont de qualité et même si Stifler est toujours resté le même (s’imposant définitivement comme l’atout de la saga, autant par son humour, sa douce naïveté que par la qualité de jeu de Seann Williams Scott), il manque ce petit quelque chose qui permet au spectateur de ressortir avec le sourire jusqu’aux oreilles. 

    20050237.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-20120308_115230En voulant naviguer entre comédie pure et émotion, nostalgie du temps passé, le film se retrouve à nager en eaux troubles, vite submergé par la taille du défi qu’il attendait. Si certains ont évolué, tous sont encore, de manière plus ou moins évidente,  restés à l’époque du lycée et c’est précisément dans ces moments où les protagonistes renouent avec leur gloire d’antan, où ils acceptent de faire ressortir la frénésie juvénile qui sommeillait en eux, que le film est à son apogée. Les temps morts qui les entrecoupent et quelques intrigues secondaires dénaturent, malheureusement, substantiellement la qualité de l’œuvre.

    Toutefois, en faisant apparaître les héros de notre jeunesse comme des adultes soumis à des responsabilités et en jouant sur le temps qui passe, l’évolution des codes et des références d’une jeunesse toujours plus excessive, le long-métrage accepte d’être dans un humour presque archaïque, mais c’est justement de ce décalage que ressort tout le potentiel comique du film, d’autant plus dans les scènes où les protagonistes s’en amusent eux-mêmes.

    C.


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  • Le jour où je l’ai rencontrée

     

    Une romance sans grande passion

    Avec un titre pareil, on pouvait s’attendre au pire de la comédie romantique mielleuse, sans d’autre ambition que de faire pleurer dans les chaumières, d’autant plus lorsqu’on s’attarde sur le synopsis : George (Freddie Highmore), adolescent intelligent et solitaire, réfractaire au travail, va croiser le chemin de la belle Sally (Emma Roberts), reine du lycée qui cache sa mélancolie derrière le masque de la popularité, le tout mis en scène par Gavin Wiesen, autrement dit un sombre inconnu.

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    Pourtant, à la sortie de la salle,  le constat est bien moins alarmant que l’on aurait pu imaginer. Même si ce film n’est pas touché par la Grâce, une certaine magie se dégage de cette relation entre les deux protagonistes. Tantôt amis, tantôt ennemis, le spectateur est témoin de cette rencontre aussi improbable qu’intense. Le réalisateur évite la plupart des clichés typiques de ces teen-movies et ajoute une touche de subtilité au sein de cette romance. Néanmoins, l’afflux de bons sentiments n’est pas loin de faire tomber le film dans l’overdose, impression renforcée sur la fin du long-métrage, la magie s’estompant pour laisser place à un certain ennui. Malgré tout, la performance des acteurs, les personnages bien dessinés et complexes malgré leur jeunesse et une bande son léchée permettent de sortir le film de sa banalité scénaristique. On regrettera toutefois que le film ne fasse que survoler les problèmes sociaux qu’il évoque.

    « Le Jour où je l’ai rencontrée » est sans doute exemplaire de l’essoufflement des teens-movies qui se revendiquent comme indépendants. Sans être une catastrophe, ce film disparaîtra des mémoires de manière aussi fugace que peut naître l’amour. Drôle d’ironie pour une comédie romantique !

     

    C.


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