• Le Lorax

     

    Une entreprise louable et rafraîchissante

    Les créateurs de  « Moi, Moche et Méchant » sont de retour pour une nouvelle aventure déjantée,  confiant les commandes de leur projet au réalisateur américain Chris Renaud. Les petites bêtes jaunes ont été remplacées par un drôle animal orange à la moustache généreuse, le lorax, gardien des forêts. Toutefois, si la bestiole donne le nom au métrage, il se fait voler la vedette par Ted, véritable héros de l’histoire. Le jeune garçon vit dans la contrée de Thneed-ville, univers artificiel où toute végétation naturelle a disparu en raison d’un scientifique ayant perdu la tête quelques années plus tôt. Or, le jeune garçon s’est entiché de la belle Audrey et pour la conquérir, il doit réussir à lui apporter un arbre, soit résoudre le mystère qui entoure la communauté.

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    Le message écologique est clair dès le synopsis et on pouvait ainsi s’attendre aux pires lourdeurs pour diffuser la bonne parole. Heureusement pour le spectateur, la dimension inquisitrice du propos se dessine en creux pour mettre en avant une grande aventure, où inventivité et ingéniosité sont les maîtres-mots. On se retrouve alors plongé dans un univers détonnant, tantôt coloré tantôt grisâtre, où les différents protagonistes vont évoluer entre les numéros chantés (l’une des grandes surprises et réussites). Le réalisateur parvient à tirer les ficelles comme un chef marionnettiste, faisant naître du divertissement les combats qui lui tiennent à cœur, le tout avec légèreté et originalité (les bouteilles d’air par exemple). La véritable réussite du film tient aussi en sa capacité à plaire au plus grand nombre, les gags basiques et les aventures des animaux de la forêt étant bien évidemment destinés aux plus jeunes de l’assemblée mais ceux-ci vont être complétés par des références et des traits d’humour destinés aux adultes.

    « Le Lorax » est ainsi une performance exceptionnelle avec cette histoire intelligente mais remarquablement fun, ce contraste entre deux époques et deux mondes, cette émotion qui émane des images de synthèse, cet enchaînement de pastilles chantées entrecoupées de gags tous plus corrosifs les uns que les autres et un art du récit parfaitement maîtrisé où la bravoure du jeune ado vedette offre de beaux moments d’aventure. Le conte sorti de l’imaginaire du Docteur Seuss fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma et si la manie d’Hollywood de faire une suite à toute réussite se confirme ici, on ne va certainement pas s’en plaindre pour une fois… 

    C.


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  • Piégée

     

    Une nouvelle démonstration pour Soderbergh

     

    Après Contagion et avant Magic Mikes et The Side Effects, Steven Soderbergh nous propose son film d’espionnage,  Haywire (Piégée en VF), et s’impose définitivement come le plus prolifique des réalisateurs, d’autant plus, pour quelqu’un qui a récemment déclaré vouloir arrêter le cinéma. Partant d’un postulat classique : une agente piégée par ses supérieurs doit découvrir la vérité pour prouver son innocence, Soderbergh s’amuse avec les codes traditionnels et use d’ingéniosité pour renouveler le genre. Il offre alors le rôle principal à l’inconnu Gina Carano (accessoirement championne de MMA et d’arts martiaux) mais pour l’épauler, il fait appel au gratin des acteurs (Michael Fassbender, Ewan McGregor, Bill Paxton, Channing Tatum, Antonio Banderas, Michael Douglas et même Mathieu Kassovitz) pour doter le métrage d’un casting quatre étoiles.

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    La réussite du film tient principalement à sa mise en scène et son rythme effréné. Egalement directeur de la photographie, le réalisateur a opté pour une lumière uniquement naturelle et pour une caméra RED, donnant ainsi une grande fluidité à l’image et un cadre idéal. Les scènes d’action s’enchaînent les unes après les autres, Gina Carano, sexy et féline, dézinguant tout ce qui bouge, mais plus testostéronée que n’importe quel mâle. Scénario habile et subtile, et choix de réalisation innovants (les bagarres filmées en plan fixe, sans musique) permettent d’ancrer le récit dans une réalité qui fait mouche, les coups retentissant, les débris volant et la douleur se ressentant aussi bien qu’elle se fait entendre. Surprenant de la première image à la dernière, on ne s’ennuie jamais même si, par moment, la complexité de l’histoire peut révulser le spectateur. Néanmoins, on ne peut pas se plaindre d’un projet qui sort enfin des carcans habituels des productions hollywoodiennes, préférant se concentrer plus sur la psychologie des personnes que sur les effusions d’hémoglobine.

    Steven Soderbergh confirme, encore une fois de plus, qu’il est l’un des metteurs en scène les plus innovants, ne se contentant jamais de ses acquis. Saisissant le moment de vérité comme personne, il offre un renouveau au film d’espionnage (que La Taupe de Tomas Alfredson avait initié) en ne retenant que la quintessence de ses intrigues pour obtenir un film aussi intelligent qu’intriguant, le tout avec des scènes d’action distillées de manière opportune.

    C.


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